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La sage-femme en Haute-Saône au XVIIIeS

Voici quelques lignes tirés d'un article de Pierre JEANMOUGIN . J'ai trouvé cet article très instructif. Je voudrai vous faire partager cet intérêt surtout à un moment où leur statut à été l'objet de controverse parmi les métiers de la santé.

                           

La femme proposée pour accéder à la fonction d'accoucheuse aurait dû subir un double contrôle:

  1. être acceptée par la Communauté des chirurgiens la plus proche, après un apprentissage de 2 ans  : critère de compétence.
  2. être acceptée par le Curé de la paroisse, après un examen de moralité et être une bonne chrétienne, dévouée à la paroisse et capable d'ondoyer un bébé en danger de mort : critère de religion et de moralité

Mais le plus souvent, seule la 2 ème condition était remplie !!!

Transcription tirée du registre des baptêmes de Baumotte-les-pins :

Le septième de juin de l'année mil sept cent dix huit, ayant fait assembler les femmes mariés de la paroisse de Baumotte-les-pins pour choisir et faire l'élection d'une sage femme dans l'église dudit lieu, de leur consentement nous avons choisi Jeanne Claude RAVIE femme de  Jean CUVRARD dudit Baumotte, et après lavoir interogé si elle se pouvait acquitter de cette charge, nous luy avont fait pretter serment dy apporter tout les soins tant pour les enfants qu'elle recevra que pour les femmes en travaille d'enfant et qu'elle sera soumise au Seigneur Curé dudit lieu que si on en était pas content, on la changera quand on le trouvera a propos par le consentement de monsieur le Curé. et les dites femmes se sont obligés de luy donner par acouchement huit sols argent de france. Fait audit lieu les jours mois et ans que dessus.

La sage femme est donc élue par l'assemblée des femmes mariées de la paroisse et elle a promis de donner tous les soins à l'accouchement des femmes et d'être un précieux auxiliaire pour le curé.

Elle est avant tout l'auxiliaire du prêtre : 

  • baptiser les nouveaux-nés en danger de mort

  • faire avouer le nom du père aux filles mères

Dans ce document, il n'est pas mentionné d'apprentissage, ou d'acceptation par la Communauté des chirurgiens. En effet, la majorité n'a aucune qualification (parfois une sage-femme plus âgée leur transmet des "recettes"). Aussi sont-elles souvent accusées d'ignorance, d'incapacité. Elles sont âgées parfois sourdes ou s'adonnent à la boisson. Voila en partie l'explication d'un fort taux de mortalité??

 

Au milieu du XVIII è S, beaucoup de gens réclament une formation pour les sages femmes. En 1772, l'intendant LACORÉ va tenter de résoudre le problème en Franche-Comté. Il fait venir à Besançon Mme le Boursier du Coudray, maîtresse sage-femme, chargée par le roi, d'enseigner ses méthodes dans tout le royaume. Ses cours débutent le 26 août 1772 et se terminent le 23 novembre 1772 : 99 élèves dont 12 chirurgiens venant de différentes régions de Franche-Comté y ont participés. L'enseignement comportait 3 parties :

  • des cours théoriques

  • une démonstration faite avec un mannequin qu'elle fit fabriquer : il figure le bassin de la mère et la position du fœtus. Après chaque leçon, on passe à la démonstration sur ce mannequin.

  • et enfin des travaux pratiques, pourrions dire : les élèves opèrent elles mêmes des accouchements, mais peu de parturientes accepteront d'être entre leurs mains; aussi on leur confie des pauvres femmes de Besançon et de sa banlieue : journalières, couturières... et on leur donne la somme de 6 livres pour prix de leur complaisance.

Après le départ de Mme de Coudray, cet enseignement se poursuit à Besançon , de 1774 à 1789, sous la direction du chirurgien Anatole François Nedey. 23 sages-femmes seront formées en 1774-1775, et 233 pour la période de 1772 à 1789. Mais si cet enseignement semble positif dans la capitale Franc-Comtoise, il n'en ai pas de même dans les autres villes et les campagnes : en particulier en Haute-Saône, ce fût un échec, notamment à Vesoul. A Saint-Sauveur, la commune refusa d'acheter le mannequin qui coûtait 200 livres.

Par ailleurs, les femmes des campagnes faisaient toujours confiance aux anciennes matrones. Si le curé proposait une jeune fille ayant participé aux cours, elle était souvent refusée par l'assemblée de paroissiennes, qui lui préférait une vieille matrone... D'autre part, elles craignaient que cela leur coûte cher, car la sage femme devait être rémunérée.

Si d'important efforts furent accomplis, les résultats furent médiocres et surtout variable d'une paroisse à l'autre. Néanmoins, ils ont permis les progrès du XIX è S.

Autres documents :

Transcription du "Serment d'une sage femme après son élection" à Autrey-les-Gray

Ce magnifique article de Mme Georgette SORET paru dans "Nos ancêtres et nous" (revue des cercles généalogiques de Bourgogne N° 85 du 1er trimestre 2000 ) , très intéressant et bien documenté sur les "Matrones" de l'Ain. Article déconseillé aux âmes sensibles !!

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